ARTICLE DE JANINE BENZ SUR USCLADES
Objet: Hommage aux anciens paysans de nos montagnes ariégeoises.Avec ma famille j'ai eu la chance de connaître des paysans de la montagne car mes beaux-parents avaient acheté il y a soixante ans une maison dans un petit hameau en Ariège .
Venant de la ville, nous avons tout de suite été enthousiasmés par cette famille de paysans dont la maison se trouvait en dessous de la nôtre. Leurs coutumes ancestrales nous ont vite émerveillés aussi à leur contact nous oublions nos vies citadines pour vivre et raisonner comme eux c'est à dire avec la nature. Ces paysans nous ont appris à abattre un arbre en lune descendante, à le débiter, le ranger pour le faire sécher, à trouver le bon geste pour faucher , à aiguiser la faux, à faire du beurre à la baratte avec le bon lait crémeux de leurs vaches et le transformer en belles et excellentes plaques décorées.
Nous, nous étions en vacances mais ces paysans travaillaient toute la journée même en pleine chaleur. Ils fauchaient les foins, les retournaient avec de grands râteaux en bois pour les faire sécher avant de les entasser dans les granges. Ils distribueront ce foin le soir à leurs vaches avant de les traire. Ils récoltaient le blé quand il était bien mûr en passant les gerbes dans une machine archaïque et bruyante fonctionnant avec une courroie. Mes fils étaient heureux de les aider dans cette tâche. Ils ventilaient les grains pour les séparer des impuretés avant de les mettre dans de grands sacs en jute gris. Les tiges, débarrassées des grains, étaient conservées car elles serviront à réparer plus tard les toits des granges en chaume.Puis, en fin de soirée, Joseph, après les travaux des champs, allait couper de l'herbe fraîche qu'il ramenait pour les lapins dans un grand sac sur son épaule . Ces lapins vivaient libres dans une grange dans laquelle ils creusaient un réseau souterrain pour s'y cacher mais dès qu'ils entendaient la porte de la grange s'ouvrir ils arrivaient très nombreux et se réunissaient autour de ce festin d'herbe bien verte et bien fraîche . Nous aimions assister à ce beau spectacle bien vivant !Ensuite venait temps des labours pour récolter les pommes de terre ou préparer la terre en prévision des prochaines semences. Labourer à 1100 mètres d'altitude est un exploit car les terrains sont en pente. Deux vaches attelées traînaient le soc qui guidé par le paysan s'enfonçaient profondément dans le sol pour laisser apparaître les pommes de terre qui nourriront toute la famille pendant un an ou bien une belle terre brillante qui recevra sans tarder les semences .
J'aimais prendre des photos de ces tâches ancestrales car je les trouvais très belles et ces paysans comprenaient ainsi combien, nous les citadins loin de leur monde, admirions leurs travaux et ils en étaient fiers.
Ces paysans avaient une belle intelligence de vie c'est à dire une intelligence pratique. Leurs multiples connaissances liées à la nature environnante nous enrichissaient. Nos fils alors au collège ont eu la grande chance d'apprendre auprès d'eux beaucoup de savoirs qui ne se trouvaient pas dans leurs livres d'école. Quand ils avaient une rédaction à faire sur un sujet libre ils ne manquaient pas de décrire des scènes vécues dans leur hameau de vacances en Ariège et ils avaient toujours une excellente note .....
Cette famille de paysans a disparu aujourd'hui mais quand nous passons quelques jours dans leur hameau nous pensons toujours beaucoup à eux et nous nous remémorons leurs enseignements pour les appliquer encore aujourd'hui.
ILS NOUS ONT FAIT AIMER LES LIEUX .
Janine PHOTOS D USCLADES
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